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Fragmentation technologique et silos organisationnels

le paradoxe qui peut faire échouer les projets numériques

 

Dans un monde de plus en plus interconnecté, les projets numériques s’appuient sur des architectures techniques complexes : microservices, APIs, plateformes SaaS, cloud hybride… Ces composants technologiques, bien que puissants individuellement, doivent impérativement s’aligner pour former un écosystème de valeurs cohérent au service de l’expérience utilisateur. C’est pourquoi la réussite d’un projet digital (ex: Big Data et IA/Chatbot) ne repose plus uniquement sur l’excellence technique, mais sur la capacité à orchestrer l’ensemble de ces briques dans une vision globale.

Et c’est précisément là que réside le paradoxe. Alors que les technologies modernes imposent une logique d’intégration, les organisations, elles, restent largement fragmentées. Chaque département - IT, finance, marketing, opérations, etc. -  évolue dans son propre silo, avec ses objectifs, ses outils, ses contraintes et ses indicateurs de performance. Cette organisation cloisonnée freine la collaboration, réduit la circulation de l’information, et empêche une gouvernance transversale des projets.

Ce désalignement entre fragmentation technologique maîtrisée (car voulue) et fragmentation organisationnelle subie (héritée) crée des tensions constantes. Les équipes techniques conçoivent des solutions agiles, modulaires, interopérables, mais peinent à les déployer efficacement car les équipes métiers, elles, raisonnent encore à l’échelle de leur périmètre propre. Chacune « réussit son morceau », mais l’ensemble ne prend pas.

Les conséquences sont connues : incompréhensions entre métiers et IT, vision partielle des projets, délais qui s’allongent, et résultats qui déçoivent. La gouvernance de l’ensemble est rarement outillée ou pilotée, faute d’un responsable transverse doté de l’autorité et de la légitimité suffisantes pour faire converger les efforts.

Pour dépasser ce blocage, il est impératif d’adopter une logique systémique. Cela implique :

  • de redéfinir les modes de collaboration inter-métiers et IT,

  • de mettre en place une gouvernance data et projet réellement transversale,

  • et de créer une culture commune du numérique où la réussite s’évalue à l’échelle globale, et non départementale.

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En conclusion, les technologies ont changé. Les méthodes aussi. Il est temps que l’organisation suive. Sans cela, les projets numériques continueront à se heurter à cette contradiction de fond : vouloir intégrer techniquement ce que l’on sépare humainement.

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