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De l’assistant au remplaçant : quand l’IA dépasse son maître

Ils étaient les gardiens du savoir, les experts consultés pour leur expérience. Aujourd’hui, une révolution silencieuse s’opère : l’assistant numérique devient parfois meilleur que celui qu’il était censé assister.

L’intelligence artificielle, initialement conçue pour soutenir les professionnels, commence à les supplanter, non pas avec fracas, mais par une érosion progressive de leur légitimité.

Les Chatbots et outils comme ChatGPT ont d’abord été accueillis comme des alliés : infatigables, capables de rédiger, résumer, suggérer, calculer… un copilote silencieux et docile. Mais à mesure qu’ils se perfectionnent, un doute s’installe : pour certaines questions, la réponse donnée par l’IA est meilleure que celle de l’utilisateur.

C’est ici qu’intervient ce qu’on pourrait appeler la “suffisance fonctionnelle”. L’IA ne remplace pas l’expert parce qu’elle est plus intelligente, mais parce qu’elle est plus rapide, plus accessible et répond aux besoins immédiats. Les collaborateurs posent leurs questions au Chatbot, qui satisfait leurs attentes “assez bien”, tandis que les experts deviennent de moins en moins consultés.

Contrairement à l’automatisation industrielle, qui supprime brutalement des emplois, l’automatisation cognitive s’installe en douceur. La fonction ne disparaît pas du jour au lendemain : elle s’efface progressivement, jusqu’à devenir invisible.

Alors faut-il s’en effrayer ? Plutôt que de chercher à rivaliser avec l’IA, le professionnel ne devrait-il pas apprendre à collaborer intelligemment avec elle : comprendre comment elle sait, comment elle se trompe, et comment exploiter ses capacités de manière critique et responsable ?

La bascule est en marche : l’assistant devient remplaçant. Certains métiers s’effaceront, d’autres naîtront autour de la supervision et du sens. L’enjeu pour chacun est clair : redevenir indispensable, non pour ce qu’on sait, mais pour ce qu’on comprend.

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